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Joe's blog
27 mai 2009

Les Saris Bleus

sari_bleu_1Dés sa naissance, l'histoire de certaines femmes est écrite et rien n'est prévu pour en changer le cours. Il s'agit des femmes  Dalit, la caste la plus basse dans un  système officiellement devenu illégal mais qui se perpétue dans les divisions d'une société guidée par des traditions vieilles de plusieurs millénaires. Ces femmes sont illettrées et le seul "métier" qui leur soit concédé est celui d'éboueuse ... mais éboueuse d'une sorte que nous ne connaissons pas. Elles doivent collecter les urines, les excréments et déchets de toutes sortes des gens de castes supérieures. Chaumar est une de ces femmes : ayant commencé à travailler à 7 ans,  mariée à 10 ans, c'est le seul emploi qu'elle avait le droit d' effectuer pour nourrir ses 3 enfants. Bien sûr cela en faisait une intouchable, trop dégoûtante pour être approchée. Elle a maintenant 33 ans et sa route a croisé celle du Dr. Bindeswar Pathak de Sulabh International. Dans la ville de Alwar, dans l'état du nord de l'Inde,le Rajastan, il y a environ 300 de ces femmes "intouchables" effectuant ce même travail. Chaumar était payée de 7 à 10 $ par mois. Manju Atwal nettoie environ 20-25 toilettes-seau par mois et gagne 20$ par mois, ce qui lui permet d'élever ses 6 enfants. Une toilette seau ? ce sont des toilettes qui ne sont reliées à aucune évacuation et doivent donc être vidées manuellement périodiquement. L'Inde a une loi interdisant cet "ébouage naturel manuel", mais les infrastructures sont si catastrophiques et les systèmes d'évacuation si inexistants que les seules toilettes existantes sont celles là. Cinquante six de ces femmes d'Alwar ont quitté leur travail dégradant et marchent maintenant la tête haute.

Alors qu'il avait 13 ans, par accident, le Dr Parthak a touché une intouchable. Pour le purifier, sa grand mère l'a forcé à avaler de la bouse de vache, à boire de l'urine de vache et de l'eau du Gange. Cela a éveillé chez lui la volonté de changer le sort de ces femmes. "J'ai vu leurs conditions de vie, j'ai pensé qu'elles vivaient comme des .... porcs" dit le Dr Parthak "Pourquoi ne pas leur proposer des métiers alternatifs .... pour faire autre chose."

Depuis 40 ans c'est sa vocation. Son organisation a aidé plus de 60 000 intouchables et installé plus d'un million de toilettes Soulabh écologiques en Inde.

Mais en ce qui concerne ces femmes d'Alwar, 36 d'entre elles sont allée à New York afin de parler de ce quicover_blue_women est un réél problème de santé public. Le Programme de Développement des Nations Unies estime que 2,6 milliards de personnes n'ont pas accès à un endroit propre et hygiénique pour aller aux toilettes. Dans le cadre de l'année de l'assainissement, ces femmes qui devaient couvrir leur visage pendant leur travail pour ne pas importuner les autres, sont allées expliquer leur métier précédent et présenter les saris bleus qu'elles fabriquent après les avoir dessinés.  Il s'agissait aussi d'attirer l'attention sur le manque criant de structures sanitaires dans certaines parties du monde.  C'est aux Nations Unies que Chaumar qui sait maintenant lire et écrire a été couronnée "Princesse des Ouvrières d'Assainissement". Comme elle le dit elle même il lui faudra du temps pour s'habituer à ce titre après avoir été traitée comme de la saleté pour la plus grande partie de sa vie.

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Commentaires
L
Il en faudrait plus des hommes comme celui-ci
A
merci de nous faire partager cette histoire très émouvante !!<br /> on imagine mal , nous peuples occidentaux , ce que vivent les femmes (essentiellement) aux portes de l'Europe ... aujourd'hui , au XXI siècle !!! non , ce n'est pas un film ... hélas ...<br /> à bientôt<br /> sandrine
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