Réforme parlementaire et femmes
Pourquoi cette réforme est un recul pour les femmes ? Tout d'abord, s'il est évident qu'il fallait rénover, moderniser et rationaliser le travail parlementaire, la voie choisie par le gouvernement n'était pas celle qui était la plus urgente. Il était urgent de donner toute leur place aux femmes. 18,5 % de femmes à l'Assemblée Nationale c'est un déni de démocratie. La majorité de la population, 52 % est sous représentée. La limitation du temps de parole va favoriser la parole des présidents de groupe et j'ai intentionnellement mis le mot au masculin. L'inaudibilité des femmes est organisée, leur invisibilité entérinée. La véritable modernisation du Parlement c'était d'assurer la place des femmes au sein des deux chambres. Pour rationalier le travail des parlementaires, il fallait limiter les cumuls de mandats dans le nombre de fonctions mais aussi dans le temps. Ces berniques qui s'accrochent à leur poste de député, de sénateur, c'est malsain. Si ces messieurs veulent tant servir leur patrie (mot intentionnellement choisi), alors qu'ils conseillent, aident, promeuvent les femmes et les jeunes. Il y a tout un travail à faire pour organiser un véritable renouvellement de la classe politique. Finalement, l'urgence, c'était d'intensifier la participation des citoyennes, des citoyens. Si ceux ci et celles ci sortent du processus politique, c'est simplement parce qu'on ne s'occupe d'elles et d'eux que le temps du vote et qu'on les ignore sitôt le scrutin dépouillé.