Belle Endormie

Catherine Breillat  et  La belle Endormie : un film centré sur les femmes, artistique et riche. Dans l'imaginaire de Catherine Breillat, la jeune héroine est naïve, mais sage, curieuse, mais aussi obstinée, innocente, mais affûtée. Dans le cas de La Belle Endormie, l'éveil est littéral et symbolique.

La Princesse Anastasia est condamée à mort par une méchante sorcière et sauvée par un trio de fées qui promettent que la jeune princesse restera endormie pour 100 ans mais se réveillera, toujours adolescente. Et le film nous emmène dans les rêves d'Anastasia. Chaque minute est pleine de symbolisme et de révolte de genre. Et quand Anastasia se réveille dans un monde différent, dans un corps différent, son voyage dans la féminitude continue d'être complexe et contestataire.

La petite fille croit qu'elle sait tout mais découvre que la vie n'est pas un conte de fée. L'amour à  l'adolescence la conduit à affronter la réalité, une autre réalité, celle de la vie.

La culture imposée aux filles par la féminité n'est que pièges et interdictions : on ne grimpe pas aux arbres ! On ne peut pas être un chevalier ! L'amour romantique est un piège ! et pourtant, il y a aussi tout un espace ouvert qui permet de rejeter les normes de genre, pour découvrir l'éventail de ses pouvoirs. L'image de la sexualité est ici directe, agressive, et pourtant, le film de Catherine Breillat réussit à être précis parce qu'il provoque dans cette époque choc qui a justement besoin d'être ainsi provoquée.

"La Belle Endormie" est en outre rempli d'allusions à l'univers de la peinture, de Vélasquez aux grands peintres de l'Ecole du Nord, que ce soit dans la palette de couleurs, les costumes ou encore même le cadrage.