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Joe's blog
17 juin 2011

Blanche Neige fit-elle le ménage ?

BN1Plusieurs versions de Blanche Neige existent. Dans certaines, l'affreuse belle mère est en fait sa mère. A la fin du conte écrit par Grimm, la méchante sorcière danse dans des souliers rougis au feu lors du mariage de Blanche Neige, ce qui n'existait pas dans la version originale. D'autres versions la font vivre avec des fées ou des voleurs dans la forêt et non avec des nains. Et la façon dont elle est empoisonnée varie aussi, une pomme empoisonnée parfois, un peigne magique imprégné de poison, un corset qui se serre de plus en plus et qu'elle ne peut déserrer et qui finalement la fait tomber, morte, à terre. Dans toutes ces versions, une fois que le responsable de la mort disparaît, Blanche Neige revient à la vie. Mais dans aucune des versions originales, un prince charmant ne vient poser ses lèvres sur la belle endormie. Mais ce qui est le plus irritant dans la version de Disney, c'est la façon dont Blanche Neige, en toute innocence se met à faire le ménage chez les nains, sans qu'on lui ait rien demandé, juste parce qu'elle veut rendre service .... être une bonne fille quoi ! La ménagère parfaite ! Elle ne se plaint pas alors que les nains rentrent à la maison couverts de charbon, qu'Atchoum laisse traîner ses mouchoirs sales partout, ou que Grognon ne dit jamais merci. Et ce n'est pas tout, quand elle a fini de faire le ménage elle dance dans toute la maison en espérant "qu'un jour son prince viendra" sans rien faire quiBN3 pourrait attirer le prince et la rendre actrice de sa vie. Et je réalise que c'est exactement ce qu'on attendait de nous les filles nées juste après guerre. C'était la morale de l'époque, les femmes étaient convaincues qu'un jour leur prince viendrait et qu'elle seraient de bonnes épouses, de bonnes mères. C'était là leur aspiration. On ne se demandait jamais si l'union parfaite était parfaite pour les personnes. Dans notre recherche de perfection, nous attendions que le prince (ou la princesse) vienne, et nous passions à côté d'expériences fascinantes. Notre attente était souvent vaine, cela n'arrive pas ainsi dans la vraie vie. Et les femmes, déçues de ne pas avoir cette perfection rêvée faisaient en sorte de rendre insupportable ce qu'elles avaient, ceci étant d'ailleurs aussi vrai pour les hommes piégés eux aussi dans leur rôle de Prince Charmant.

 En quoi cela concerne-t-il le féminisme ? Eh bien si on considère que les contes de fées avaient des variantes, des interprétations différentes, alors il faut admettre que les versions politiquement correctes qu'on nous instille ne sont qu'une autre façon encore de ne pas nous dire toute l'histoire. Alors en tant que féministe, je veux encourager les filles et les garçons à lire plus d'histoires,et surtout à comprendre qu'il  n'y a jamais qu'une seule façon de raconter une histoire.

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