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Joe's blog
10 juin 2011

Machos à l'école

 « Les petits machos s’élèvent bien à l’école »

 80 % des élèves punis au collège sont des garçons » révèle Sylvie Ayral, professeure d’espagnol et docteure en sciences de l’éducation dans son livre « La fabrique des garçons. Sanctions et genre au collège ». Elle démontre notamment l’inefficacité des punitions : « loin d’avoir envie de changer de comportement, les garçons punis se sentent valorisés comme des hommes costauds et virils, et ce d’autant plus qu’ils sont souvent transgressifs quand l’enseignant est une femme ». La Vie du 12 mai accorde un entretien à Sylvie Ayral qui souligne qu’il est « important de consacrer autant d’énergie à la lutte contre le virilisme qu’au combat contre le racisme, si l’on ne veut pas que les jeunes se construisent dans un rapport hiérarchique entre hommes et femmes ». Nous avions signalé la sortie de l’ouvrage dans la synthèse du 23 février. Deux quotidiens étaient revenus par la suite sur le sujet sans que nous ne les mentionnions : sous le titre « La punition, graal des garçons », Libération (13 mars) publiait un entretien avec l’auteure et soulignait : « la sanction renforce les identités viriles », et Le Parisien (14 mars) expliquait que les « punitions ne font que renforcer les stéréotypes».

manga_school_boyPetit test à l'intention des enseignant/es. Utilisez-vous aussi souvent le masculin que le féminin dans les exemples que vous donnez au tableau? «Toujours», «jamais» ou «quand j'y pense». Demandez-vous à des filles d'effacer le tableau, d'aller faire des photocopies? «Rarement», «souvent» ou «je ne sais pas». Exigez-vous des garçons une présentation correcte de leurs travaux, une écriture lisible? «Oui», «souvent» ou «rarement»?

Plusieurs associations féministes se sont émues d'une socialisation différenciée, souvent inconsciente, des garçons et des filles à l'école. Voire d'une recrudescence des comportements machistes, non dénués de violence parfois. Ou encore du décalage entre le taux de réussite des filles (supérieur à celui des garçons) et leur situation professionnelle (en deçà de celle des garçons).

  L'agressivité sera davantage réprimée chez les filles quand elle sera facilement considérée chez leurs manga_school_girl homologues masculins comme une preuve d'énergie. De l'autre côté, une attitude qualifiée de «scolaire», caractérisée par le respect des règles, le soin..., associée aux filles, sera souvent interprétée comme de la passivité chez les garçons.

Des chercheurs français se sont livrés à une expérience. Des mêmes copies d'élèves de 4e ont été soumises à des professeurs: tantôt avec un prénom masculin, tantôt un prénom féminin. Constat: lorsque la copie est bonne, elle obtient une meilleure note si elle porte un prénom de garçon. Si elle est médiocre, la note est moins sévère si elle porte un prénom de fille... On pourrait encore évoquer la valorisation des certaines orientations dites «féminines» pour les unes, celles des options de «production» pour les autres... Ou encore le cours de gym où la tendance constatée est de mettre en avant la prise de risque pour l'un, l'esthétique chez l'autre. Sans parler des manuels scolaires où les femmes sont encore représentées majoritairement dans des fonctions maternantes alors que les hommes ont un métier, pratiquent des sports, sont actifs politiquement...

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