Femmes face aux désastres

 Il y eut d'abord le tremblement de terre, magnitude 9. Puis le mur d'eau qui avala maisons, femmes, hommes, enfants, camions, bateaux, trains. Puis une vague de corps vint s'abattre sur les côtes. Finalement, une catastrophe nucléaire qui pourrait se révéler pire que celle de Tchernobyl.

Peut-être est-il trop tôt pour dépasser l'horreur et se poser la question de ce qui attend les femmes dans les mois et les années qui viennent.

Comment les choses se sont-elles passées à Haïti ? Bien des mois après que le dernier survivant eût été retiré des décombres, le combat des femmes pour la survie a continué. Une année après le tremblement de terre à Haïti, environ 1 million de personnes vivent encore dans des camps, terrorisées par les violeurs. Les contre-coups des désastres sont souvent alimentés par la réalité de la domination patriarcale et les violences sexistes.

«  Vous avez vu la terre trembler, c'est comme cela que nos corps tremblent maintenant » commente une militante anti-violente en parlant des femmes bien après que la terre ait cessé de trembler.

Haïti nous démontre que les désastres frappent les femmes différemment.

L' Organisation Mondiale de la Santé note que plus de 75 % des personnes déplacées après un désastre sont des femmes et des enfants. Pour ces femmes, les désastres signifient des inégalités dans l'accés aux soins et un fardeau supplémentaire dû aux rôles qui leur sont assignés.

En plus des effets du désastre naturel et du manque de soins qui frappent tout le monde, les femmes sont vulnérables aux problèmes de santé sexuelle et reproductive, auxquels s'ajoute un taux plus élevé de violences domestiques et sexuelles. De plus,la société attend d'elles qu'elles soient celles qui majoritairement prennent soin des personnes affectées par les désastres : enfants, blessés, malades, personnes âgées. Ce qui augmente d'autant leur charge émotionelle ainsi que leur masse de travail - OMS