Ne pas prendre part au vote

Difficile de décider d'un vote quand une loi n'est tout simplement pas une réponse mais que voter contre c'est un déni !

Aujourd'hui à l'Assemblée Nationale vote sur le projet de loi contre la dissimulation du visage dans l'espace public. L'égalité des droits entre les femmes et les hommes est un fondamental. Or est arrivé sur la place publique un débat instrumentalisé pour alimenter le racisme et la xénophobie et détourner les citoyennes et citoyens des vraies questions concernant les femmes et les discriminations de sexe : violences faites aux femmes, fermeture des centres d'IVG et des maternités de proximité, représentation politique non paritaire, inégalités professionnelles et salariales, projet de retraite qui pénalise encore plus les femmes ...            Bien sûr, on ne peut que s'opposer farouchement et sans équivoque au port du voile intégral. Il est inacceptable que, en quelque pays que ce soit, des femmes soient soumises à cet usage qui enferme leur corps, réduit leur vision, les exclut du monde. Même quand il s'agit d'un acte volontaire, voire de servitude volontaire, il vient s'inscrire en opposition aux valeurs de la République qui demande que chaque citoyen, chaque citoyenne soit partie prenante de la vie de la cité. De nombreux exemples de consentements volontaires à des opressions ne rendent pas pour autant ces oppressions légitimes !

Alors pourquoi ne pas voter en faveur de ce projet de loi ? Parce qu'il s'agit d'une prescription sectaire et qu'en tant que tel ce problème pourrait être réglé si la lutte contre les sectes était efficace, c'est à dire si des moyens étaient alloués à la lutte contre les sectes, toutes les sectes.          

                                                 Alors voter contre le projet de loi ? mais alors cela reviendrait à dire que ce voile intégral sera toléré, au détriment du "vivre ensemble", de la dignité de la personne humaine dont le visage est le point de mise en relations avec autrui, de l'égalité des femmes et des hommes en tant que valeur fondamentale et principe constitutionnel.   

Alors, il ne restait plus qu'une solution, refuser d'entrer le piège tendu par le gouvernement. Refuser de voter. Parce que  recourir à la loi revient à prendre un bulldozer pour enfoncer une punaise. Et aussi parce que d'autres possibilités existaient : 

• lutte contre les sectes
• travail de dialogue et de proximité au niveau local
• aide et soutien des associations qui défendent les droits des femmes
• garantie de moyens pour une réelle application des règlements

Nous savons que cette loi ne résoudra en rien le militantisme fondamentaliste ou intégriste de certaines femmes. L’important aujourd'hui est de donner un signal fort qui ait valeur de symbole, de montrer notre refus de ces vêtements identitaires d’exclusion des femmes dans l'espace public.

Comments

[Euterpe]

Un autre point n'est jamais évoqué : la tolérance en Europe de leaders religieux intégristes expulsés de leur pays pour leur insupportable fanatisme et qui viennent en Europe contrôler les communautés expatriés bien mieux que s'il s'agissait des citoyens de leur pays d'origine, sans que ces communautés expatriés n'aient le moindre recours pour se soustraire à ce contrôle et cette pression indésirables à laquelle ils sont livrés pieds et poings liés et dont ils sont la plupart du temps, intégralement les victimes. À commencer par les femmes.