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Joe's blog
27 octobre 2009

La France a mauvais genre !

homme_femme_escalierLes filles ont-elles intérêt à faire des études ? Bien meilleures que les garçons à l'école, les filles sont victimes d'inégalités en retour.

Bien loin de la parité, le système éducatif français développe une fracture sexuée qui est en passe de devancer la fracture sociale. Les filles réussissent mieux que les garçons : c'est le cas dès le primaire où les filles comptent 70% de lecteurs efficaces contre 60% chez les garçons, au collège : 85% des filles ont leur brevet contre 79% des garçons,  se creuse au bac : 70% des filles l'obtiennent contre 59% des garçons (41 et 28% pour le bac général) et en fin de parcours, 47% des filles obtiendront un diplôme du supérieur contre 37% des garçons. Ajoutons que, quelque soit le milieu social, les filles redoublent toujours moins que les garçons. Les filles issues de catégories sociales classées comme défavorisées réussissent nationalement aussi bien ou mieux en lecture ou au baccalauréat que des garçons issus de catégories sociales caractérisées comme favorisées".

Les filières prennent un certain genre. Parallèlement à cette évolution, on assiste à une spécialisation sexuée des filières. Aux 93% de filles de la filière SMS-ST2S, répond les 94% de garçons de la filière ISP. On trouve 79% de filles en L, 49% en S , seulement 10% en STI. Des écarts aussi forts se constatent entre branches du bac professionnel (en gros opposition tertiaire – production). Dans le post bac, les filles fournissent 80% des étudiants des formations sociales, 72% des étudiants en IUFM mais seulement 26% des futurs ingénieurs et 24% des étudiants en université de technologie.

Les révélations de l'OCDE. On savait aussi que les filles ont plus de mal à s'insérer socialement. Elles sont moins nombreuses à travailler et moins représentées dans les emplois d'encadrement. Ce que montre l'OCDE c'est l'énorme écart des filles et des garçons en ce qui concerne le bénéfice des études supérieures pour la société. Quand ces études rapportent 52 000 $ pour les garçons, elles n'apportent que 27 000 $ pour les filles. Payées moins cher, les filles s'acquittent de taxes et d'impôts moins élevés. Parfois l'écart de revenus entre filles et garçons est tel que la retombée des études des filles est négative pour la société.

Vous n'y gagnerez rien ! Mais le chiffre le plus intéressant concerne la valeur ajoutée des études supérieures pour une personne. Certes faire des études supérieures "rapporte" 82 000 $ de plus-value à un garçon (par rapport à un bachelier) et 52 000 $ à une fille. L'écart provient principalement des revenus, inférieurs pour une femme, et des prélèvements sociaux. La France se distingue : c'est le seul pays de l'OCDE où faire des études supérieures se traduit négativement en terme de revenu pour les femmes (- 1 908 $), alors même que cela rapporte 40 000 euros aux garçons.. Ce qui explique cette situation c'est à la fois l'écart de salaire entre les sexes et les transferts sociaux. Si faire des études supérieures permet aux femmes de mieux lutter contre le chômage, la société française leur adresse ce message absolument unique : vous n'y gagnerez pas.

source : un édito de François Jarraud

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