Fille de Riyad ! (1)

L'Arabie Saoudite est le pays le plus conservateur de la planète en matière de droits des femmes, et il serait plus rapide de faire la liste de ce qu'elle peuvent faire tant tout leur est interdit. Et puis le coin du voile se soulève un peu. Ce voile dont on cache les petites filles dés qu'elles ont dix ans. Un livre, publié au Liban en 2005, la romancière, Rajaa Alsanea, aborde le sujet tabou des relations des filles avec leur fiancé, leur mari, la façon dont elles peuvent vivre leur(s) amour(s) sans transgresser la loi. Roman agréable, facile à lire ..... qui montre bien comment filles et garçons sont prisonniers de la religion, de la coutume, même si il est plus facile d'être garçon. "Les filles de Ryad" ne brillent ni par le style ni par l'originalité mais c'est un témoignage de première main sur le quotidien des jeunes saoudiennes (riches et privilégiées faut-il le préciser). Elles poursuivent de bonnes études, mais sont tenues de se plier aux tabous sociaux saoudiens... Tabous que le wahabisme veut exporter dans tout le monde musulman. Ces tabous, par exemple, interdisent à une fille ayant fait des études universitaires de signer de son nom son propre acte de mariage. Elles doivent se contenter de signer avec l’empreinte de leur pouce. En fait, c’est la société saoudienne que l’on découvre avec ses incohérences, ses contradictions et, surtout, ses hypocrisies. Il y a dans ce roman une gravité certaine. Mais pas de dramatisation à l'excès. Le ton est la plupart du temps badin, léger. Un peu à la façon de Sex and the city. Mais en moins cru, en moins osé. On comprend que ce genre de livre suscite partout la curiosité. On savoure la façon dont l'auteure  lève le voile sur les interdits. Et on apprécie son choix de citations, d'extraits de poèmes, de chansons, puisés dans la culture arabe et occidentale. On tourne quand même un peu en rond, mais c'est un regard de Saoudienne et cela compte..